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Foi et responsabilité face au Covid-19

Actuellement, le monde vit une période éprouvante suite à la propagation du coronavirus.

En France, nous faisons l’expérience du confinement, après la Chine et l’Italie et avant d’autres pays qui, malheureusement, seront également frappés. Nous souhaitons apporter un regard salésien sur cette épreuve universelle qui pourrait amener certains à douter de l’amour de Dieu pour nous. À ceux-ci, saint François de Sales rappelle : Notre Seigneur pense à vous, et non seulement à vous, mais au moindre cheveu de votre tête. C’est un article de foi et il n’en faut nullement douter (Lettre à une supérieure de la Visitation, 18 février 1618).

Mais comment conserver la foi au milieu de cette tempête ? Nous sommes en plein Carême, les messes et célébrations sont supprimées et nous sommes confinés dans nos maisons. Nos paroisses et diocèses font des propositions sur leurs sites Internet pour préserver l’unité dans la prière. Nous pouvons aussi suivre l’exemple de notre saint patron : Je passerai ce Carême à faire résidence en ma cathédrale et à rhabiller un peu mon âme qui est presque toute décousue par tant de tracas qu’elle a soufferts (Lettre à M. Frémiot, 1607). Ainsi, nous pouvons prendre le temps de relire notre vie et de la confier au Seigneur, mais François nous rappelle qu’il ne faut pas prier seulement pour nous-mêmes mais aussi demander la vertu ou la grâce pour tous ceux qui en ont besoin. (Cf. Ent. 1266)

C’est dans le secret, dit le psalmiste, que Dieu nous apprends la sagesse. Le secret n’est autre que cette intimité avec Dieu dans la prière. C’est dans ce cœur à cœur que nous pouvons découvrir la sagesse ou vérité, non pas celle qui est le contraire du mensonge, mais celle qui nous fait comprendre qui nous sommes aux yeux de Dieu. Faire advenir au fond de soi la vérité, ce qui n’est autre que la volonté de Dieu, suppose aussi l’accueil du projet qu’Il a sur nous : nous mettre à l’école de Jésus doux et humble de cœur, avec les conseils de saint François de Sales pour diffuser l’Évangile dans le monde. Nous sommes membres d’une famille spirituelle internationale, la probation sur l’Universalité nous a permis d’en redécouvrir les richesses. À côté de nous, dans cette grande famille salésienne, cheminent les sœurs SMMI, les Prêtres et les Fils de Saint François de Sales. Prions tout particulièrement pour les SMMI qui vivent au milieu des plus pauvres et sont engagées dans le soin.

Le coronavirus qui sévit dans le monde, met en lumière la grande interdépendance des pays entre eux. Les sociologues expriment leurs craintes de voir se creuser le fossé entre les diverses catégories de la société : après cette pandémie, les pauvres seront encore plus pauvres. À nous chrétiens de leur venir en aide, de les soutenir dans leur reconstruction matérielle ou physique mais surtout d’aider ceux qui l’auraient perdue dans l’épreuve, à réveiller leur foi. C’est la foi qui permet à chacun de se relever et surmonter les difficultés. À nous, conscients de nos limites mais aussi de nos qualités, de nous mettre au service du prochain pour l’aider à grandir, de nous former pour accompagner des amis salésiens, de remplir la mission à laquelle nous avons été appelées.

Les gouvernements ne cessent d’appeler chacun à ses responsabilités face à une maladie galopante et meurtrière. Certains, pour différentes raisons, n’observent pas les consignes. Saint François de Sales rappelle que l’obéissance est chose nécessaire et qu’obéir en choses malaisées, âpres et dures sera une chose parfaite. Obéissez, précise-t-il, enfin doucement, sans réplique, […] et surtout obéissez amoureusement pour l’amour de Celui qui pour l’amour de nous s’est fait obéissant jusques à la mort de la croix (IVD III, 11). Nous ne sommes pas habitués à toutes ces contraintes, acceptons-les pour l’amour de Dieu et du prochain, avec l’espérance qu’au bout de ce chemin de Carême se lèvera le matin de Pâques, d’où jaillit la Vie plus forte que la mort.

Le monde se pose la question d’un changement de société après cette terrible épreuve. Cette question me renvoie à celle du comment naître à nouveau de Nicodème à Jésus qui répond qu’il nous faut naître de l’Esprit. (Cf. Jn III, 1-9) Dans ce confinement nous sommes en attente d’une Pentecôte, d’un jaillissement de l’Esprit, origine de l’existence chrétienne et du comportement qu’elle implique.

Pendant ce temps de retrait forcé, nous pouvons reprendre forces en priant avec les différents moyens proposés par les Diocèses et nous unir à la prière du pape François.

Bon courage à tous !

Les maladies viennent à cheval et en poste, mais elles s’en vont à pied et au petit pas. (IVD I, 5)

Esprit de Jésus, viens dans nos âmes !

Danielle Régnier, Directrice générale de l’Association Saint François de Sales

Quelques citations de saint François de Sales pour nous soutenir face au Covid-19 

  • Les maladies du cœur, aussi bien que celles du corps, viennent à cheval et en poste, mais elles s’en revont à pied et au petit pas. ( IVD I, 5)
  • La tranquillité qui n’est pas exercée par la tempête est une tranquillité fainéante et trompeuse. (Lettre à Mme de la Fléchère, 24 novembre 1610)
  • Non, ce n’est pas la tranquillité qui approche Dieu de nos cœurs, c’est la fidélité de notre amour, ce n’est pas le sentiment de sa douceur, mais le consentement que nous donnons à sa sainte volonté. (Lettre à une dame mariée, 3 avril 1611)
  • Que faut-il faire en ce temps-là ? Il faut se serrer autour de notre Seigneur et lui parler de quelque autre chose. (VI ° Ent. Sur le sujet de la modestie)
  • La Providence de Dieu, si elle vous prépare des croix, vous donnera des épaules pour les porter. (Lettre à une dame)
  • Tenez votre cœur en courage, car puisque votre cœur est à Dieu, Dieu sera votre courage. (Lettre à Mme de Chantal, 26 janvier 1615)
  • Il faut regarder ce que Dieu veut et ensuite il faut essayer de le faire gaiement, ou au moins courageusement…car en quelle sauce que Dieu nous mette, ce nous doit être tout un. (La vraie et solide dévotion, Ch. V)
  • L’indifférence doit se pratiquer dans les choses qui regardent la vie naturelle, comme la santé, la maladie, la beauté, la laideur, la faiblesse, la force ; dans les choses de la vie civile, pour les honneurs, les rangs, richesses ; dans les variétés de la vie spirituelle, comme sécheresses, consolations, goûts, aridités ; dans les actions, dans les souffrances, et en somme en toutes sortes d’événements. (TAD IX, 5)
  • Il faut qu’en toutes les demandes et prières que vous ferez à Dieu, vous ne les fassiez pas seulement pour vous, mais que vous observiez de dire toujours nous comme Notre Seigneur nous l’a enseigné dans l’Oraison dominicale, où il n’y a ni mien, ni mon, ni moi. Cela s’entend que vous ayez l’intention de prier Dieu qu’il donne la vertu ou la grâce que vous lui demandez pour vous à tous ceux qui en ont la même nécessité, et que ce soit pour vous unir davantage avec lui. (XVIII° Ent. Des sacrements)
  • Oui ma très chère fille, Notre Seigneur pense à vous, et non seulement à vous, mais au moindre cheveu de votre tête. C’est un article de foi et il n’en faut nullement douter ». (Lettre à une supérieure de la Visitation, 18 février 1618)
  • Il est quelquefois bon d’être privé de ce que l’on aime pour trouver ce que l’on doit aimer. (À Mme de la Fléchère, vers 1612)
  • Ne manquez pas de toujours finir vos prières par l’espérance… Et tenez cette règle perpétuellement que jamais vous ne devez finir votre oraison qu’avec confiance, car c’est la vertu la plus requise pour être exaucé de Dieu et celle qui l’honore le plus. (XII,334)
  • Quand vous ne pouvez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de cœur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir et une sainte confiance au corps vivifiant du Sauveur. (IVD II, 21)
  • Si je ne peux pas, par quelque légitime empêchement, aller à la table de Notre Seigneur et me nourrir de cette sainte nourriture, je ferai en échange quelques prières supplémentaires, des œuvres de miséricorde tant spirituelles que corporelles, des actes d’humilité et autres… J’imiterai en ceci ceux qui en hiver n’ont pas de feu pour se garder du froid, qui font alors plus d’exercice et de mouvement.  Ainsi, ne pouvant pas m’approcher du Saint Sacrement qui est le feu que Jésus vient mettre sur notre terre,je ferai d’autant plus d’exercice et mouvement en la vertu afin que je ne gèle pas intérieurement… (Saint François de Sales, alors étudiant de 19 ans)
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