Aujourd’hui : Loïs et Eunikè, grand-mère et mère de Timothée ou : la force de la foi d’une mère ou d’une grand-mère, dans la vie d’un jeune.
Il faut scruter les Actes des Apôtres, pour trouver des femmes ! Reconnaissons-le, l’annonce de l’Évangile, l’envoi sur les routes de tout le Moyen-Orient, l’établissement des premières communautés chrétiennes, les discussions et décisions à prendre lorsque s’élèvent des difficultés, ce sont des hommes qui le font, ce sont eux qui prennent la parole. Ils en ont reçu la mission, et les charismes propres.
Les femmes ne sont pas absentes pour autant de cette mission, et Luc, qui a su dans son Évangile parler des femmes qui suivaient Jésus[1], n’a pas caché dans le livre des Actes leur présence et leur rôle. Il nous appartient, à la suite du Père Chaumont, de les rechercher, et de scruter la part qu’elles ont prise dans cette première Évangélisation.
Nous avons rencontré, dans les premières chroniques, des femmes du début de la première Église, à Jérusalem et alentour. Nous allons maintenant en rencontrer quelques unes, au cours des différents voyages de Paul.
Dans un second voyage, Paul, accompagné de Silas, retourne visiter les villes évangélisées dans son premier voyage. Passant à Lystre[2], il s’adjoint un jeune homme appelé Timothée ; « il était fils d’une juive devenue chrétienne, mais son père était grec »(Actes 16, 1). Les Actes n’en disent pas plus, mais Paul va la nommer, et non seulement elle, mais aussi la grand-mère, dans sa seconde lettre à Timothée, écrite depuis sa prison de Rome, bien des années plus tard : ces femmes ont cru au Christ et ont demandé le baptême dès son premier voyage. Timothée, leur fils et petit-fils, reçoit d’elles le témoignage et la force de leur foi : voici ce que lui écrit Paul lui-même : « Je remercie Dieu lorsque, jour et nuit, je pense à toi dans mes prières… Je garde le souvenir de la foi sincère qui est la tienne, cette foi que ta grand-mère Loïs et ta mère Eunikè ont eue avant toi. Je suis certain que tu la possèdes aussi… N’aie donc pas honte de rendre témoignage à Notre Seigneur… Prends ta part de souffrance pour la Bonne Nouvelle, selon la force que Dieu te donne… » (2 Tim. 1, 3…8)
Sans qu’elle s’en doute, quel rayonnement peut avoir la foi vivante d’une mère, d’une grand-mère, sur ses enfants ou petits-enfants ! Songeons que Timothée sera l’un des compagnons les plus sûrs et les plus fidèles de Paul, « le grand apôtre » comme aimait à l’appeler S. François de Sales…
Eudokia
[1] Luc 8, 1-3
[2] Actuel village d’Hatursaray, en Anatolie centrale, Turquie aujourd’hui. Cf le livre d’Alain Decaux : l’avorton de Dieu, une vie de Saint Paul (Perrin/Desclée de Brower – 2003) p. 132.