Impossible de décrire en quelques mots l’ambiance qui régnait ce jour-là au Vélodrome : ambiance de fête pour un évènement extraordinaire préparé depuis des mois mais ambiance fervente de 60.000 personnes qui prient ensemble dans un stade de foot !! Le stade était bruyant avant l’arrivée du Pape, pendant la ola que tout le monde a fait de bon cœur, pendant qu’on regardait le Pape dans sa papamobile parcourir le Prado et saluer la foule massée le long du parcours pour l’apercevoir, pendant qu’il faisait le tour du stade toujours dans sa voiture, mais, dès que le Pape François a pris la parole après s’être installé, un silence religieux, un vrai silence « de cathédrale » a pris place et 60000 personnes qui répondent « amen » d’un seul cœur, vous pouvez me croire, ça fait quelque chose !!!!
Que vous dire ?
Les bénévoles, dont je faisais partie, étaient nombreux (1900) avec chacun un gilet bleu siglé MED 23 et bien marqué en gros dans le dos « bénévole », on ne pouvait pas nous louper. J’étais dans une équipe dynamique au dernier niveau dans le virage Sud, juste en face du virage Nord où était le Saint Père. C’était très loin et donc je n’ai rien vu, ni pu lire la traduction de l’homélie du Pape. Mais j’étais là pour rendre service comme « ministre extraordinaire »(de même qu’Isabelle de Toulon) c’est-à-dire pour distribuer la communion. J’ai savouré chaque instant de cet honneur, de cette responsabilité qui m’était confiée en essayant de transmettre toute ma joie de vivre ce moment exceptionnel.
J’étais donc dans la tribune des « tifosis », les fans du ballon en temps normal, et les stadiers, comme à leur habitude pour les matchs de foot, avaient disposé des « tifos » que chacun a été invité à porter haut de façon à former un grand merci au Saint Père. Auparavant ils avaient monté à la force des bras, un grand panneau confectionné pour la circonstance où l’on voyait le Pape François et la Bonne Mère de Marseille (ND de la Garde).
La chorale était importante et avait répété depuis plusieurs jours y compris le samedi matin mais le résultat était au rendez-vous, c’était magnifique. L’arrivée et la mise en place des nombreux prêtres et évêques étaient impressionnantes : ils entraient chacun par un côté du stade, se rejoignaient pour remonter deux par deux l’allée centrale au milieu du stade pour s’installer à leur place. Ce défilé bien réglé a duré assez longtemps pour nous faire bien toucher du doigt, par le nombre de participants, de l’importance de cet évènement.
Le Pape François, comme à son habitude, a très bien parlé avec des expressions qui font mouche à chaque fois. Au Vélodrome c’était « le tressaillement de la foi ».
Mais notre Cardinal Jean-Marc Aveline n’est pas en reste avec sa faconde à la marseillaise, son sourire accueillant et sa joie d’avoir réussi cet exploit de faire venir le Pape à Marseille. Je vous donne quelques extraits de ses remerciements à la fin de la messe qui ont été plusieurs fois interrompus par des applaudissements :
« Très Saint Père, cher Pape François,
Comment vous dire merci ? Les mots ne suffiront pas à vous exprimer l’immense reconnaissance qui monte de nos cœurs au soir de cette inoubliable journée.
Déjà, hier soir, quand, dès votre arrivée, vous êtes montés à Notre Dame de la Garde, pour faire comme nous les Marseillais, quand nous montons confier nos vies à la Vierge Marie, déjà par ce geste, vous avez été baptisé Marseillais ! […..]
Et ce soir, dans ce stade, quelle belle célébration ! Et quelle ambiance ! Un Pape dans un stade, ça s’est déjà vu. Mais un Pape au Vélodrome, ça ne s’était jamais vu ! En venant ici, c’est comme si vous étiez allé chez chacun des Marseillais, comme à la maison ! Si vous saviez comme nous en sommes fiers et heureux ! Je crois que ce soir même la Bonne Mère a la larme à l’œil !
Et nous, en vous accueillant pour la première fois pour une messe en France, nous nous sentons, encore une fois, comme on dit ici, à jamais les premiers !!! » (référence directe à l’étoile de Champions d’Europe que portent les joueurs de foot de l’Olympique de Marseille, qui a suscité un tonnerre d’applaudissements).
Le pape François a apprécié, je crois, en tous cas il était souriant malgré sa fatigue surement en cette fin de journée.
J’ai été longtemps sur un petit nuage : l’évènement ne s’était pas produit depuis près de 500 ans mais cette fois, comme 600000 personnes, je peux dire « j’y étais ».
Chantal