EUDOKIA (6) Damaris, d’Athènes (Actes 17,34)
Les Femmes dans les Actes des Apôtres : aujourd’hui : Damaris, d’Athènes (Actes 17,34) ou : vivre une vie spirituelle authentique, même dans un milieu défavorable.
Nous continuons à suivre Paul
Découvront les femmes qui accueillent l’Évangile, en Grèce : après Philippe, après Thessalonique et Bérée, Paul arrive à Athènes.
Nous continuons à suivre Paul
Découvront les femmes qui accueillent l’Évangile, en Grèce : après Philippe, après Thessalonique et Bérée, Paul arrive à Athènes.
Malgré l’hégémonie de Rome sur toute la Grèce, Athènes est restée, en ce premier siècle de notre ère, un grand centre intellectuel, elle « continue de fasciner tout ce qui pense »[1]. Luc nous décrit bien ce qu’était cette ville, remplie d’idoles, (17,16) rassemblant sur sa place publique (l’agora) des philosophes et des penseurs attirés par des discours creux plutôt que par une vraie recherche de sagesse. Il nous les dépeint sans complaisance : « Tous les Athéniens et les étrangers qui vivaient là passaient leur temps uniquement à dire ou écouter les dernières nouveautés » ! Paroles creuses, brassage d’idées à la mode, sans impact réel sur la vie. N’avons-nous pas nous aussi, parfois, en écoutant certaines émissions, en participant à certaines conversations, une impression que le langage tourne sur lui-même, devient creux…
Les Athéniens avides d’idées nouvelles
Avides d’idées nouvelles, les Athéniens prient Paul de leur expliquer sa doctrine, et Paul va essayer de les atteindre en partant de leur recherche religieuse, de l’autel érigé « au dieu inconnu » ; il leur annonce un Dieu unique, proche, auteur de toute vie. Lorsqu’il leur parlera de la résurrection, ses auditeurs vont tourner les talons et se moquer de lui. Paul essuie à Athènes un échec cuisant. Il n’y reviendra jamais. Pourtant, quelques uns de ces Athéniens accueillent l’Évangile et deviennent croyants : Denys l’Aréopagiste, et une femme du nom de Damaris. Nous ne savons rien d’elle, de son milieu, de son histoire, mais nous pouvons deviner la difficulté de sa vie de foi : dans cette ville d’Athènes menée par les modes intellectuelles, les croyants ne constituent qu’une poignée de personnes. Paul parti, ils ne bénéficieront pas d’un enseignement fait durant plusieurs mois, ni de la constitution d’une véritable Église, comme à Antioche ou à Corinthe. Au milieu de ce contexte si peu favorable, Damaris accède à la foi.
L’Esprit Saint toujours présent
Même lorsqu’il n’y a pas de communauté « porteuse », l’Esprit saint peut conduire quelqu’un à un refus du vernis de la pensée ambiante, pour vivre une vie intérieure profonde, féconde, ancrée sur la foi et l’amour. Cela fait penser à des témoignages étonnants, plus proches de nous, comme ceux d’Etty Hillesum[2] ou de Claire Ly[3], qui ont fait un beau chemin spirituel, dans des contextes tragiques de notre XXème siècle. Lorsque les circonstances nous privent d’une communauté, l’Esprit-Saint ne nous abandonne jamais, et peut nous conduire à un authentique chemin de sainteté, dans le don de nous-mêmes en union au Christ.
Eudokia
[1] Alain Decaux « L’avorton de Dieu, une vie de saint Paul », p. 174
[2] Etty Hillesum : Une vie bouleversée. Trad. du néerlandais. Ed. du Seuil. 1985.
[3] Claire Ly : revenue de l’enfer. Quatre ans dans les camps khmers rouges. Editions de l’Atelier 2003.