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Les tentations

La tentation se déguise en des promesses magnifiques mais, finalement, elle conduit vers un être personnel, malveillant dont l’Écriture nous parle clairement : « Soyez sobres, veillez.

Votre partie adverse, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer.[1] »

          À l’aube de sa mission, Jésus s’est affronté à lui sous la forme de trois tentations qui visaient à pervertir son rôle messianique. Insidieuses, et sous les mêmes dehors trompeurs, elles sont bien présentes dans nos vies. Car il ne peut y avoir d’itinéraire croyant sans l’épreuve par laquelle Dieu révèle ce que nous valons, combien aussi nous dépendons de Lui et de sa grâce, et enfin par laquelle Il nous fait grandir et avancer.

Une sollicitation

Dieu ne peut absolument pas être cause de tentation car Il ne veut et ne fait que du bien. La source de la tentation se trouve soit en nous, soit hors de nous, c’est-à-dire dans le monde ou par le diable. Son premier effet est toujours de faire naître en nous une passion puis de l’exacerber.

Le vin épuré de sa lie peut se garder aisément ; il ne tournera ni ne fermentera. Mais celui qu’on laisse avec sa lie y sera presque toujours sujet. Ainsi, de nous-mêmes : tant que nous serons en ce monde nous serons sur la lie de nos mille passions et de nos misères, et par conséquent nous serons susceptibles de fermenter, c’est-à-dire de nous tourner vers d’autres amours que le divin Amour. (TAD 326)

La tentation est donc une sollicitation. Notre volonté peut, par la suite, la rejeter ou, au contraire, l’accueillir avec complaisance. Il n’y a péché que s’il y a capitulation des facultés supérieures de l’homme devant les données de sa sensibilité.

          Ta convoitise, tu peux la maîtriser, elle est à ta merci. Et si ton ennemi éveille en toi la tentation, toi tu peux, si tu le veux, y consentir, ou bien la rejeter. (TAD 47)

Sentir n’est pas consentir

          Il y a en effet une marge entre sentir douloureusement les tentations et se complaire dans ce qu’elles nous suggèrent.

          Si elles vous déplaisent, c’est que vous n’êtes pas vaincue. Voilà toute la différence entre sentir et consentir. Vous pouvez les sentir alors qu’elles vous déplaisent ; mais vous ne sauriez y consentir sans qu’elles vous plaisent […] Tant que nous resterons fermes dans la décision de ne pas nous y complaire, il sera impossible que nous déplaisions à Dieu. (TAD 383)

          Succomber procède toujours d’une même logique. C’est ainsi que Saint François de Sales parle de « trois paliers par lesquels l’âme descend jusqu’au péché : la tentation, la délectation, le consentement ». (IVD 381)

          Notre sens moral doit donc réagir vigoureusement pour rester dans le bien et ne pas laisser la passion conduire au mal. C’est au prix d’un tel renoncement que nous goûterons la victoire et orienterons notre vie sur un chemin de bonheur.

Lutter

Les tentations visent toutes à faire déchoir l’homme de son excellence propre. Car leur objet est ce qu’il y a de plus noble en lui. Céder à la tentation revient donc toujours à emprunter un chemin de facilité dans lequel nous nous sommes laissé manipuler. Seule une décision courageuse nous permettra de résister en mettant en place une stratégie de lutte. Et c’est notamment le rôle de la vertu de force de nous aider dans ce combat qui nous confronte immanquablement à nos fragilités et à notre faiblesse.

Alors, plutôt que nous regarder et considérer la difficulté, il est bon de se tourner vers le Christ. Son visage, gravé au fond de notre cœur, est l’icône sur laquelle nous pouvons modeler notre vie. Il est la Beauté suprême à laquelle nous aspirons. Il est la Vie véritable dont nous avons tant soif !

Dès que vous sentez poindre en vous quelque tentation, imitez les petits enfants : dès que, dans la campagne, ils aperçoivent un loup ou un ours, ils se précipitent dans les bras de leurs parents, ou les appellent à leur secours. Recourez de même à Dieu ; criez vers lui, appelez-en à sa miséricorde. (IVD 396)

                              Père Patrick-Marie FÉVOTTE


[1] I P 5, 8

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