Regarder Marie et le mystère de l’Église, avec le Père Chaumont : le rôle de Marie dans la sanctification de la femme dans ses divers états de vie
Le P. Chaumont met l’accent sur trois états de vie féminins dans l’Église, en soulignant successivement[1] le rôle particulier de Marie, « auxiliaire de son Fils » :
Dans le soutien et la sanctification des vierges chrétiennes :
Après avoir contemplé « Marie, type parfait des vierges chrétiennes », il cite S. François de Sales : « Notre Dame s’étant une fois donnée à Dieu, n’eut plus besoin ensuite de confirmer son offrande, car jamais elle ne discontinua d’être toute à Dieu… » puis il continue : « Que deviendraient les vierges, que deviendrait leur persévérance et leur générosité, si elles ne trouvaient en Marie une main toujours prête à les relever et à les soutenir dans les voies de l’amour et du renoncement ? »
Dans le soutien et la sanctification des mères chrétiennes, deux aspects :
- « Marie apprend aux mères chrétiennes à aimer leurs chers enfants d’un amour à la fois tendre et fort, qui respecte toujours en eux l’image de Dieu, le temple du S. Esprit, et qui, cependant, ne transige jamais avec eux les devoirs qu’exige leur mission auprès d’eux ».
- L’acceptation de la séparation « quand Dieu fait sonner pour elles l’heure douloureuse des séparations », mais aussi la proximité silencieuse auprès des enfants adultes, lorsque vient pour eux l’heure de l’épreuve, comme Marie au pied de la croix.
Dans le soutien et la sanctification des veuves chrétiennes :
Henri Chaumont nous invite à regarder Marie après l’Ascension « deux fois veuve et le cœur brisé », « ne se retire pas dans la solitude pour y rester drapée dans sa douleur », mais « se fait toute à tous ». Il présente Marie comme une compagne et un soutien pour celles qui ont vécu ce deuil : « A ces heures où le brisement du cœur est si grand pour la veuve qu’il ouvre la porte à tous les découragements, Marie lui tend la main et lui fait comprendre que les trésors de tendresse et de dévouement qu’elle donnait pour son mari peuvent être répandus sur un grand nombre… »
Élargissons avec Jean-Paul II ce regard sur la femme et la diversité de ses vocations dans l’Église et le monde :
« L’Église rend grâce pour toutes les femmes et pour chacune d’elle : pour les mères, pour les sœurs, pour les épouses ; pour les femmes consacrées à Dieu dans la virginité ; pour les femmes dévouées à tant d’êtres humains qui attendent l’amour gratuit d’une autre personne ; pour les femmes qui veillent sur l’être humain dans la famille ; pour les femmes qui exercent une profession, celles sur qui pèse parfois une grande responsabilité sociale ; pour les femmes « vaillantes » et pour les femmes faibles : pour toutes, telles qu’elles sont sorties du cœur de Dieu dans toute la beauté et la richesse de leur féminité, telles qu’elles ont été entourées de son amour éternel ; telles qu’avec l’homme elles accomplissent le pèlerinage de cette terre, parfois transformée en « vallée de larmes »…[2]
Quel que soit notre état de vie, notre vocation, notre histoire, chacune de nous ne peut-elle faire sienne en vérité cette prière de feu écrite par le P. Chaumont[3] ?
« O divin et immortel époux de mon âme, je vous entends me dire : « mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras » (cant. VIII, 6) et à mon tour, je vous réponds : « de grandes eaux n’ont pu éteindre la charité, des fleuves ne la submergeront pas ». (cant. VIII, 6). J’ai regardé le type ineffable que vous avez daigné me donner en Marie, j’ai compris ce que vous attendez de moi désormais, ô mon Dieu ; et de toute mon âme, je m’écrie : « Vous êtes mon Dieu et mon tout » et je viens pour faire votre volonté ».
Eudokia
[1] Méditations 15, 16 et 17.
[2] Dignité et vocation de la femme, §31
[3] Méditation 17, prière finale.