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1er mai fête de Saint Joseph travailleur

Par sa lettre apostolique « Avec un cœur de père (Patris cordes) » le pape François a dédié cette année 2021 à saint Joseph. Cette intuition de notre pape rejoint, en d’autres temps et d’autres lieux, un autre François, auteur spirituel du XVIIème siècle : François de Sales qui eut une grande dévotion pour saint Joseph. Il sera touché particulièrement par les mystères de l’enfance de Jésus où il trouve la révélation de la tendresse de son père. Comment ne pas faire le lien entre les mots de saint François de Sales et cette nouvelle lettre apostolique que propose à notre monde d’aujourd’hui le pape François !!

Pour cela, voyageons au cœur de la lettre apostolique de notre pape et d’un ouvrage de Louis Comte : « saint Joseph, maître de vie spirituelle, d’après les œuvres de saint François de Sales » publiée en 1967. Au fil des pages, des passerelles se dessinent entre ces deux textes. Ils mettent en évidence l’actualité stupéfiante de la spiritualité de saint François de Sales à laquelle la lettre du pape François vient faire écho.

En ce jour du 1er mai, saisissons l’opportunité offerte par l’Église qui fête saint Joseph, patron des travailleurs. Elle nous rappelle ainsi la dignité du travail humain. Saint Joseph nous montre quel est le travail que Dieu aime : celui qui se fait pour Sa gloire. Ainsi, saint Joseph exercera toute sa vie une vertu qui fait de lui un modèle pour notre quotidien : l’obéissance. Cette vertu est mise en évidence de façon remarquable dans chacun des deux ouvrages cités dont sont extraits les passages suivants :

Louis COMTE : Saint Joseph, maître de vie spirituelle (p121-122)

[…] « Lorsque Notre-Dame produit son Fils, les Anges annoncent sa naissance, les pasteurs et les rois Mages le viennent adorer : je vous laisse à penser quelle jubilation et quelle consolation d’esprit n’eurent-ils pas parmi tout cela ! Mais attendez, car ce n’est pas tout. Un peu de temps après, « l’Ange du Seigneur », vient dire « en songe à » saint « Joseph : Prends l’Enfant et la Mère, et fuis en Égypte », d’autant qu’Hérode veut faire mourir l’Enfant. (Mt 2, 13). Ô que ce fut sans doute un sujet de douleur très grand à Notre-Dame et à saint Joseph ! O que l’Ange traite bien saint Joseph en vrai Religieux ! « Prends l’Enfant, dit-il, et la Mère, et fuis en Égypte, et y demeures jusqu’à ce que je te le die ». « Qu’est-ce que ceci ?»

Eh bien ! ceci nous donne un double enseignement, dit François de Sales : à l’exemple de celle de saint Joseph, notre obéissance ne doit connaître aucun retard, ni murmure ou discussion et rien, dans notre vie, ne doit pouvoir nous enlever la paix de l’âme, l’équilibre surnaturel ou l’égalité d’esprit.

« Le pauvre saint Joseph n’eut-il pas pu dire : Vous me dites que j’aille, ne sera-t-il pas assez temps de partir demain au matin ? Où voulez-vous que j’aille de nuit ? Mon équipage n’est pas dressé ; comment voulez-vous que je porte l’Enfant ? aurai-je les bras assez forts pour le porter continuellement en un si long voyage ? Quoi ? Entendez-vous que la Mère le porte à son tour ? hélas ! Ne voyez-vous pas que c’est une jeune fille, qui est encore si tendre ? Je n’ai ni cheval ni argent pour faire ce voyage. Et ne savez-vous pas que les égyptiens sont ennemis des Israélites ? Qui nous recevra ? Et semblables choses, que nous eussions bien alléguées à l’Ange si nous eussions été en la place de saint Joseph ; lequel ne dit pas un mot pour s’excuser de faire l’obéissance, ains (= au contraire) il partit à la même heure, et fit tout ce que l’Ange lui avait commandé ».

François de Sales, qui désire nous entraîner à l’imitation de saint Joseph, poursuit :

« Il y a quantité de belles remarques sur ce commandement. Et premièrement nous sommes enseignés qu’il ne faut nulle remise et délai en ce qui regarde l’obéissance ; c’est le fait du paresseux que de retarder.» […]

Pape François : Avec un cœur de père. (p 29-31)

[…] Joseph est très préoccupé par la grossesse incompréhensible de Marie : il ne veut pas « l’accuser publiquement » mais décide de « la renvoyer en secret » (Mt 1, 19). Dans le premier songe, l’ange l’aide à résoudre son dilemme : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un Fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 20-21). Sa réponse est immédiate : « quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » (Mt 1, 24). Grâce à l’obéissance, il surmonte son drame et il sauve Marie.

         Dans le deuxième songe, l’ange demande à Joseph : « Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr » (Mt 2, 13).

Joseph n’hésite pas à obéir, sans se poser de questions concernant les difficultés qu’il devra rencontrer : « Il se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se retira en Égypte, où il resta jusqu’à la mort d’Hérode » (Mt 2, 14-15).

         En Égypte, Joseph, avec confiance et patience, attend l’avis promis par l’ange pour retourner dans son pays. Le messager divin, dans un troisième songe, juste après l’avoir informé que ceux qui cherchaient à tuer l’enfant sont morts, lui ordonne de se lever, de prendre avec lui l’enfant et sa mère et de retourner en terre d’Israël (voir Mt 2, 19-20). Il obéit une fois encore sans hésiter : « Il se leva, prit l’enfant et sa mère, et il entra dans le pays d’Israël »[…]

En conclusion :

Comme nous le constatons à travers ces deux citations et bien que plus de 400 ans séparent les deux François, une chose reste immuable l’enthousiasme de ces deux pasteurs infatigables, ayant chacun dans leur « cœur de père » le désir de donner le meilleur à leurs brebis : la dévotion à saint Joseph pour éclairer leur chemin de foi.

Bibliographie :

Louis COMTE, Saint Joseph maître de vie spirituelle : d’après les œuvres de St François de Sales, 1967, Edition P. LETHIELLEUX

Pape François, Avec un cœur de père : Lettre apostolique, 2020, Edition du CERF  

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