Les Femmes dans les Actes des Apôtres
Qui est Lydie ?
Elle est juive, originaire de Thyatire, en Asie mineure. Elle est commerçante, marchande de pourpre, c’est à dire d’étoffes teintes en rouge. Luc précise qu’elle adorait déjà Dieu, avant de rencontrer Paul. Avec d’autres femmes, elle se réunit, le jour du sabbat, pour prier, dans un endroit paisible, en dehors de la ville, le long d’une rivière. Comme beaucoup d’entre nous, elle allie une vie de famille, une vie professionnelle, et un groupe spirituel[1]. Paul et ses compagnons (Silas, Luc et Timothée) arrivent d’Asie mineure. Paul a vu, en rêve, un Macédonien l’appeler au secours ; c’est pourquoi ils ont traversé la mer et arrivent sur la côte nord de la mer Égée, aujourd’hui au Nord-Est de la Grèce. Comme à chaque fois qu’ils arrivent dans une nouvelle ville, ils se rendent dans un endroit où des juifs prient, le jour du sabbat, pour parler du Seigneur. Ils vont donc rencontrer ce groupe de femmes qui prient et cherchent Dieu. Elles accueillent Paul et ses compagnons, et les écoutent avec bonheur. « Lydie était toute oreilles, car le Seigneur avait ouvert son cœur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. Elle fut baptisée, ainsi que sa famille. Puis elle nous invita en disant : « Si vous estimez que je crois vraiment au Seigneur, venez demeurer chez moi. » Et elle nous obligea à accepter ! »
Lydie a un fort tempérament.
Sa décision de se faire baptiser est pour elle et pour toute sa famille. Elle « oblige» Paul et ses compagnons à loger chez elle. Cela semble extrêmement rare, connaissant le caractère entier de Paul. Elle sait persuader ; elle doit être aussi bonne commerçante ! et bonne animatrice dans son groupe de prière. Paul et ses compagnons vont souvent retrouver ce groupe près de la rivière (cf Actes 16,16), et certainement d’autres suivront Lydie dans la foi au Christ : dans sa belle lettre aux Philippiens, Paul en nommera deux : Evodie et Syntyche (Phil. 4,2) – en les invitant à s’entendre « comme des sœurs dans le Seigneur » ! Il peut aussi y avoir quelque désaccord, entre les femmes ! Mais la véritable fraternité dans le Christ fait dépasser les mésententes –
Souvent je remercie le Seigneur pour Lydie et ses compagnes, de Philippes, mes sœurs aînées dans la foi. Par l’ouverture de leur cœur, leur accueil des apôtres, elles ont été une étape marquante dans le chemin qu’a suivi l’Évangile, à travers les siècles et les pays, jusqu’à nous aujourd’hui.
Eudokia
[1] D’ordinaire, ce sont les hommes qui se réunissent, le jour du sabbat, à la synagogue. Les femmes n’ont pas d’obligation de réunion. Ce groupe de femmes se réunissant, apparemment en plein air, pour prier Dieu, assez ouvert pour accueillir ces hommes venus de loin, est étonnant, unique dans les Actes.