Nous avons achevé notre recherche des femmes à travers le livre des Actes des Apôtres. Mais nous pouvons retrouver des évocations de ces femmes, à travers les lettres de Paul aux Églises : souvenez-vous, nous avons déjà rencontré les femmes de l’Église de Philippe (lettre de Paul aux Philippiens), la mère et la grand-mère de Timothée (première lettre à Timothée), et, dans plusieurs lettres, des mentions de Prisca et Aquilas.
Dans les lettres de Paul
Scrutons davantage ces adresses personnelles : nous y trouvons beaucoup de noms d’hommes, qui ont participé avec lui à la fondation des nouvelles Églises en Asie mineure et au sud de l’Europe ; plusieurs femmes sont nommées également.
- Voici Phoebé de Cenchrées, près de Corinthe : Paul en parle avec beaucoup d’affection et de reconnaissance : Romains 16 : « Je vous recommande Phébée, notre sœur, diaconesse de l’Église de Cenchrée ; offrez-lui dans le Seigneur un accueil digne des saints, assistez-la en toute affaire où elle aurait besoin de vous, car elle a pris soin de beaucoup de gens, et de moi aussi. » : Phoebé a beaucoup facilité à Paul son introduction dans la ville de Corinthe[1].
- Un peu plus loin, dans ce même chapitre 16 de la lettre aux Romains, voici Marie (16,6), puis Tryphène et Tryphose (16, 12), et Persis (16, 12). Pour chacune de ces trois femmes, le point commun, que Paul donne pour chaque fois : elles se sont donné beaucoup de peine pour les frères, ou « dans le Seigneur ».
- Puis (16,13) : « Saluez la mère de Rufus, qui est aussi la mienne ».
- Et (16, 15) : « Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, et Olympas, et tous les fidèles qui sont avec eux ».
- Dans Colossiens 4, 15 : Nympha et l’Église qui se rassemble chez elle – apparemment à Laodicée.
- Dans la deuxième lettre à Timothée (4, 21) : Claudia (de Rome). Elle est parmi les derniers qui lui sont restés fidèles, à la fin de sa vie.
Ces noms sont simplement cités, parfois sans plus de commentaires, mais toujours avec grande affection, comme les noms des autres frères à qui il s’adresse.
Que remarque-t-on chez ces femmes ?
Si on rassemble ce qui caractérise ces femmes chez Paul, on peut trouver :
- leur dévouement (Marie, Tryphène, Tryphose, Persis).
- leur hospitalité (Nympha, Priscille et Aquilas…) pour l’Eglise qui se rassemble chez elles.
- leur capacité à transmettre la foi dans leur famille (Loïs et Eunikè)
- et, pour toutes, leur proximité fraternelle ou même maternelle (la mère de Rufus).
EUDOKIA
[1] Cf Alain Decaux, dans l’Avorton de Dieu, p. 186 : « La rencontre d’une femme – encore – se révélera lourde de conséquence pour sa mission : il s’agit d’une certaine Phoebé, affairiste pleine d’entregent et, comme telle, grande voyageuse. Convertie au Christ, ayant pignon sur rue, elle va patronner l’activité du Tarsiote, le représenter si nécessaire en justice et surtout témoigner de sa citoyenneté romaine. Autour de Phoebé se constituera, à Cenchrées, le noyau d’une communauté chrétienne. »