Reprenant l’image de la palme et du palmier du psaume 91, symbolisant la vaillance, la constance et la force (« Le juste fleurira comme le palmier »), il déclare : « Saint Joseph fut toujours fort, vaillant, constant et persévérant ».
Et il donne quelques explications susceptibles de nous éclairer sur nous-mêmes :
« Nous appelons constant un homme qui se tient ferme et préparé à souffrir les assauts de ses ennemis, sans s’étonner ni perdre courage durant le combat ; mais la persévérance regarde principalement un certain ennui intérieur qui nous arrive en la longueur de nos peines, qui est un ennui aussi puissant que l’on en puisse rencontrer. Or, la persévérance fait que l’homme méprise cet ennemi en telle sorte qu’il en demeure victorieux, par une continuelle égalité et soumission à la volonté de Dieu. La force, c’est ce qui fait que l’homme résiste puissamment aux attaques de ses ennemis ; mais la vaillance est une vertu qui fait que l’on ne se tient pas seulement prêt pour combattre ni pour résister quand l’occasion s’en présente, mais que l’on attaque l’ennemi à l’heure même qu’il ne dit mot.
Or, notre glorieux saint Joseph fut doué de toutes ces vertus, et les exerça merveilleusement bien… »
François nous renvoie alors au « fondement » sur lequel nous avons médité : l’humilité. « Vaillant et fort est l’homme qui, comme saint Joseph, persévère en telle, parce qu’il demeure tout ensemble vainqueur du diable et du monde, qui est rempli d’ambition, de vanité et d’orgueil. »
Vient ensuite un couplet sur la persévérance :
« Quant à la persévérance, contraire à cet ennui intérieur qui est l’ennui qui nous survient en la continuation des choses abjectes, humiliantes, pénibles, des mauvaises fortunes (malchances), s’il faut ainsi dire, ou bien dans les divers accidents (évènements) qui nous arrivent, ô combien ce Saint fut éprouvé de Dieu et des hommes mêmes en son voyage !
L’Ange lui commande de partir promptement et de mener Notre Dame et son Fils très cher en Égypte, le voilà que soudain il part sans dire mot ; il ne s’en enquiert pas : Où irai-je ? Quel chemin tiendrai-je ? De quoi nous nourrirons-nous ? Qui nous y recevra ? Il part d’aventure (peut-être) avec ses outils sur son dos, afin de gagner sa propre vie et celle de sa famille à la sueur de son visage. O combien cet ennui dont nous parlons le devait presser ! vu mêmement que l’Ange ne lui avait point dit le temps qu’il devait y être, si bien qu’il ne pouvait s’établir nulle demeure assurée, ne sachant quand l’Ange lui commanderait de s’en retourner. »
Joseph est bien dans la lignée d’Abraham, notre Père dans la foi :
« Si saint Paul a tant admiré l’obéissance d’Abraham lorsque Dieu lui commanda de sortir de sa terre, d’autant que Dieu ne lui dit pas de quel côté il irait, ni moins Abraham ne lui demanda pas : Seigneur, vous me dites que je sorte, mais dites-moi donc si ce sera par la porte du midi ou du côté de la bise, mais il se mit en chemin, et allait selon que l’Esprit de Dieu le conduisait, combien est admirable cette parfaite obéissance de saint Joseph ! l’Ange ne lui dit point jusque à quand il demeurerait en Égypte, et il ne s’en enquiert pas, il y demeura l’espace de cinq ans, comme la plupart croient, sans qu’il s’informât de son retour, s’assurant que Celui qui avait commandé qu’il y allât, lui commanderait derechef (de nouveau) quand il s’en faudrait retourner, à quoi il était toujours prêt d’obéir. »
Elle est pour Joseph – et pour nous ! – la béatitude exprimée par François de Sales en IVD 3,11 : « Bienheureux sont les obéissants, car Dieu ne permettra jamais qu’ils s’égarent ! »
François Corrignan – Prêtre de saint François de Sales
Prière à Saint Joseph (19 mars) Saint Joseph, Patron de l’Église Universelle, époux de Marie et père adoptif de Jésus, tu détiens les trésors de la Sainte Trinité. Nous voulons, en ce jour, te dire toute notre reconnaissance pour la constante protection que tu accordes à notre Société et à chacune d’entre nous. A toi, notre bienfaiteur, nous confions toutes nos activités, toutes nos démarches. Patron des âmes intérieures, obtiens-nous d’imiter ta fidélité à la grâce, ta profonde humilité de cœur, ton union intime à Jésus, et à la volonté du Père. Toi, notre modèle dans le travail, aide-nous à accomplir nos tâches quotidiennes dans l’attention à nos frères. Toi, dont toute la vie a été consacrée à Jésus, bénis et consolide toutes les activités de notre Famille Salésienne, dont le seul désir est de vivre de l’Esprit de Jésus. Permets que notre propre vie lui soit si bien consacrée que partout et toujours il soit le principe et la fin de nos pensées, de nos désirs et de nos actions. Obtiens-nous encore d’achever notre vie dans l’amour, nous abandonnant, comme toi, entre les bras de Jésus et de Marie. Amen.