Et c’est par la croix de Jésus qu’est véritablement advenu ce prodige : son sang nous a rachetés de tous nos péchés !
Sacrifice expiatoire
Le sacrifice de Jésus abolit les sacrifices anciens en les portant à leur accomplissement. En effet, le sang de taureaux et de boucs ne pouvait purifier l’homme. Ils sont bien incapables d’expier à sa place. Le mal, trop profond, ne peut être extirpé que par un bien plus grand que lui. C’est ce que Jésus a fait en s’offrant sur la croix. Par le bien infini présent en lui, voici qu’est maintenant présente et efficace dans le monde la force antagoniste à toute forme du mal. Pour autant qu’elle soit terrible, la masse tout entière du mal est vaincue par le poids incommensurable de l’amour qui a poussé le Fils de Dieu à s’offrir pour nous.
Il décréta [Dieu] que celui-ci rachèterait les hommes, non par un seul de ces actes d’amour qui aurait été largement suffisant pour sauver mille millions de monde, mais par les innombrables actes d’amour qu’il ferait en toutes les souffrances qu’il subirait jusqu’à la mort et la mort de la croix ! (TAD 156)
Dieu serait-il cruel ?
N’est-il pas un Dieu cruel celui qui exige une expiation infinie ? N’est-ce pas indigne de Dieu d’envoyer son Fils à la mort pour nous sauver ?
Ce serait ignorer la réalité et la profondeur du mal que de poser les choses ainsi. L’injustice qui défigure le monde doit être éliminée. Aussi, Dieu lui-même se présente-il comme lieu de réconciliation et, dans son Fils, il n’hésite pas à prendre la souffrance sur lui. Dieu boit le calice de toute l’amertume et, par sa pureté infinie, nous délivre de l’oppression des ténèbres.
Il n’y a pas, d’un côté, le Père qui envoie son Fils au sacrifice et, de l’autre, le Fils qui se soumet et prend tout le mal sur lui. Il n’y a que l’amour dans son expression la plus authentique et la plus absolue.
Ce Dieu d’amour mourut dans un feu d’amour, en raison de l’infinie charité dont il nous aimait, et par la force de cet amour. Il mourut de l’amour, par l’amour, pour l’amour. (TAD 858)
Dieu nous a trop aimés
La Passion de Jésus, cause de notre salut, est la merveille qui nous plonge dans l’adoration et la gratitude. Depuis la croix où il s’est offert, jaillissent sur nous des torrents de grâces. Plus rien ne peut retenir sa miséricorde qui lave jusqu’aux souillures les plus abjectes de notre conscience.
Les bontés de Dieu à notre égard sont si excessives ! Son amour envers nous est un abîme incompréhensible. Il nous a préparé une telle quantité de moyens pour nous sauver ! Il a tout disposé dans notre vie pour que nous puissions être sauvés. (TAD 367)
Oui, nous sommes sauvés ! Et c’est dans la confiance et l’humilité que nous sommes invités à nous détourner de nous-mêmes pour accueillir le pardon et la vie en abondance.
Sa mort est en effet la racine de toutes les grâces que nous recevons, nous qui avons été spirituellement greffés sur lui. (TAD 280)
Père Patrick-Marie FÉVOTTE