Alors que j’avais tout essayé, invoqué tous les saints, lassé mes enfants et mon entourage, personne n’osant plus aborder ce caractère systématiquement impérieux et incrédule… j’eus l’inspiration de demander un miracle par l’intercession de la première Mère. Je posais comme condition que ce soit le malade qui réclame lui-même le baptême.
Je redonnai confiance et courage à mon entourage, leur disant que je comptais sur un miracle, que Dieu savait en faire et qu’il y en aurait un chez nous. Les religieuses garde-malades n’espéraient rien, ayant toujours échoué auprès des Israélites. Le jour de sa mort, changement considérable. La sœur, poussée par une force mystérieuse, s’est dérangée au milieu de son repas. Il lui dit : « Puisque vous avez quelque chose à me faire, faites-le, parce que je me sens bien malade. » La sœur répond : « Qu’est-ce qu’il faut vous faire ? » Il répond : « Mais, me baptiser ! ». La sœur lui administre le sacrement de baptême. Après quoi, elle lui demande : « Etes-vous content à présent ? » Il lui serre fortement la main, vit encore cinq minutes et meurt entre mes bras. (1910, Lyon)
Depuis quelques jours, je voyais les forces s’affaiblir chez mon frère et je constatais avec effroi qu’il n’arrivait jamais à demander le prêtre parce qu’il conservait toutes ses illusions. Voyant que le temps pressait, je résolus de ne pas douter de l’aide de Dieu et de ses saints, et me jetant à genoux, je me mis à invoquer l’Esprit-Saint et Notre-Dame du Perpétuel Secours par notre Première Mère pour obtenir le courage de parler, et pour mon frère celui d’être calme et sans effroi. Puis je vins sans hésiter trouver mon frère, lui dire que nous n’avions pas assez prié pour sa guérison et qu’il fallait qu’il s’unît et communiât avec nous.
Le lendemain, je lui dis que M. l’Abbé devant s’absenter il valait mieux le demander avant. Le malade reçut la communion, espérant toujours une guérison. Je priai alors pour qu’il reçoive l’Extrême Onction et meure sans angoisses. Après quoi, il mourut sans souffrance et sans agonie. (France, 1895)