« On ne peut quasi pas bonnement douter que le grand saint Joseph ne fût trépassé avant la Passion et Mort du Sauveur, qui, sans cela, n’eût pas recommandé sa Mère à saint Jean. Et comment pourrait-on donc imaginer que le cher Enfant de son cœur, son Nourrisson bien-aimé, ne l’assistât à l’heure de son passage ? Bienheureux sont les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Mt 5, 7). Hélas, combien de douceur, de charité et de miséricorde furent exercées par ce bon Père nourricier envers le Sauveur lorsqu’il naquit petit enfant au monde ! et qui pourrait donc croire que celui-ci sortant de ce monde, ce divin Fils ne lui rendit la pareille au centuple, le comblant de suavité céleste ? »
Et fidèle à son usage de comparaisons pour exprimer les vérités et réalités humaines et spirituelles, François puise dans ses connaissances scientifiques l’exemple des cigognes !
« Les Cigognes sont un vrai portrait de la mutuelle piété des enfants envers les pères et des pères envers les enfants ; car, comme ce sont des oiseaux passagers, elles portent leurs pères et mères vieux, en leurs passages, ainsi qu’étant encore petites leurs pères et mères les avaient portées en même occasion.
Quand le Sauveur était encore petit enfant, le grand Joseph son Père nourricier, et la très glorieuse Vierge sa Mère, l’avaient porté maintes fois, et spécialement au passage qu’ils firent de Judée en Égypte et d’Égypte en Judée : hé, qui doutera donc que ce saint Père, parvenu à la fin de ses jours, n’ait réciproquement été porté par son divin Nourrisson au passage de ce monde en l’autre, dans le sein d’Abraham, pour de là le transporter dans le sien, à la gloire de son Ascension ?
Un Saint qui avait tant aimé en sa vie ne pouvait mourir que d’amour ; car son âme ne pouvant à souhait aimer son cher Jésus entre les distractions sur cette terre, et ayant achevé le service qui était requis au bas âge de celui-ci, que restait-il sinon qu’il dît au Père éternel : Ô Père, j’ai accompli l’œuvre que vous m’aviez donnée en charges (Jn 17,4) ; et puis au Fils : Ô mon Enfant, comme votre Père céleste remit votre corps entre mes mains au jour de votre venue en ce monde, ainsi en ce jour de mon départ de ce monde, je remets mon esprit entre les vôtres (Ps 30,6 ; Lc23,46).
Telle, comme je pense fut la mort de ce grand Patriarche, homme choisi pour faire les plus tendres et amoureux offices qui furent, ni seront jamais faits à l’endroit du Fils de Dieu, après ceux qui furent pratiqués par sa céleste Épouse, vraie Mère naturelle de ce même Fils ; de laquelle il est impossible d’imaginer qu’elle soit morte d’autre sorte de mort que de celle d’amour. »
Le « comme je pense » de François de Sales est devenu, au cours des âges, la pensée commune du peuple de Dieu, reconnue par le Pape François « Le peuple l’invoque (saint Joseph) comme « Patron de la bonne mort » ».
Il est avec nous quand nous accompagnons des personnes qui meurent. Il sera près de nous quand nous vivrons notre pâque, si nous l’avons aujourd’hui comme compagnon de route.
François Corrignan – Prêtre de saint François de Sales
Prière à Saint Joseph (19 mars) Saint Joseph, Patron de l’Église Universelle, époux de Marie et père adoptif de Jésus, tu détiens les trésors de la Sainte Trinité. Nous voulons, en ce jour, te dire toute notre reconnaissance pour la constante protection que tu accordes à notre Société et à chacune d’entre nous. A toi, notre bienfaiteur, nous confions toutes nos activités, toutes nos démarches. Patron des âmes intérieures, obtiens-nous d’imiter ta fidélité à la grâce, ta profonde humilité de cœur, ton union intime à Jésus, et à la volonté du Père. Toi, notre modèle dans le travail, aide-nous à accomplir nos tâches quotidiennes dans l’attention à nos frères. Toi, dont toute la vie a été consacrée à Jésus, bénis et consolide toutes les activités de notre Famille Salésienne, dont le seul désir est de vivre de l’Esprit de Jésus. Permets que notre propre vie lui soit si bien consacrée que partout et toujours il soit le principe et la fin de nos pensées, de nos désirs et de nos actions. Obtiens-nous encore d’achever notre vie dans l’amour, nous abandonnant, comme toi, entre les bras de Jésus et de Marie. Amen.