Marie, mère de Jésus, et la première communauté chrétienne. Aujourd’hui : avec les premiers disciples, considérer Marie comme l’auxiliaire, la coopératrice de son Fils Jésus.
Retrouvons la première communauté chrétienne de Jérusalem.
Nous pouvons nous l’imaginer, nous y joindre. Il y règne une véritable fraternité, une joie profonde de la résurrection du Maître bien-aimé, une joie de sa victoire sur la mort et sur le mensonge du monde, l’assurance d’avoir reçu de lui la mission de ce témoignage de vie à donner « à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,8)
Au sein de cette communauté est la mère du Seigneur.
Même si elle ne demande pas d’être plus considérée qu’aucun autre des frères, elle est là, au milieu d’eux, comme celle qui a reçu de Dieu une mission particulière auprès de son fils ; une mission liée à celle du Seigneur, qui fait d’elle la première coopératrice de la mission de son Fils. Dans un véritable raccourci, Henri Chaumont va dire : « La vocation principale de Marie est d’être l’auxiliaire de Jésus. Elle a été l’auxiliaire de Jésus dans sa triple mission de Messie, de Modèle et de Sauveur ».
- Par sa maternité, elle a donné au Christ son corps, l’a nourri et vêtu…
- Elle « reflète les perfections de Jésus, comme l’astre des nuits reflète la lumière du soleil ».
- Par son association aux souffrances de son Fils, elle a été « associée à l’œuvre de notre Rédemption… La compassion de Marie a contribué à notre salut pendant que la Passion de Jésus l’opérait ».[1]
« Elle est auxiliaire, non à titre de servante ou de ministre, mais à titre de coopératrice. Elle est dans le Conseil divin, si l’on peut s’exprimer ainsi, semblable à l’épouse au foyer de la famille : elle ne sert pas seulement, elle coopère, elle aide. Telle est la grandeur et l’origine de la vénération profonde que lui doivent toutes les créatures ».
C’est ainsi que, par une conscience plus ou moins claire de cette place unique tenue par Marie auprès du Christ Seigneur dans sa mission, une véritable vénération a pu naître et grandir progressivement envers elle, dès son vivant, dans la première communauté : c’était elle qui était témoin depuis le début de la vie de Jésus, elle qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19)
Nous avons un témoin de cela : l’évangéliste Luc.
Compagnon de Paul, ayant partagé ses voyages, il ne fait pas partie des premiers disciples de Jérusalem. Lorsqu’il écrira, par la suite, son « premier livre » (Actes 1,1), puis les Actes, il dit lui-même « s’être informé soigneusement de tout depuis les origines » (Lc 1, 3). Comment aurait-il pu raconter l’annonciation de l’Ange, la visite chez Élisabeth enceinte de Jean-Baptiste, la naissance de Jésus dans l’étable, la visite des bergers, la reconnaissance du Messie au Temple de Jérusalem par le vieillard Siméon, puis l’épisode de Jésus adolescent resté au temple, s’il n’avait rencontré Marie, et ne s’était mis à son écoute, longtemps, avec un profond respect de ses paroles? S’il n’avait intégré en lui-même la profonde humanité, l’esprit de louange et d’humilité, la conscience des « grandes choses » auxquelles elle était appelée dans sa petitesse ? (Cf Luc 1, 48-49).
Avec S. Luc, avec Henri Chaumont, nous pouvons lui demander :
« Puissé-je, ô Marie, à force de vous contempler dans l’accomplissement de votre incomparable mission, arriver à reproduire dans le détail de ma vie, les vertus dont vous m’avez donné l’exemple ».
Eudokia
[1] « Etre Marie », 2ème méditation . Tous les textes du Père Chaumont cités dans cette page proviennent de ce même texte.