“Mme B., mon amie, était atteinte d’une double pneumonie qui la mit bientôt dans un état de faiblesse si grande qu’elle n’eut plus connaissance de ce qui se passait autour d’elle et qu’elle entra dans une sorte d’état comateux. Son médecin m’affirma alors que tout espoir était perdu et qu’il ne voyait aucun moyen humain de la sauver. Je lui dis alors que j’allais recourir aux moyens surnaturels et lui demandai s’il pourrait signer une attestation au cas où je serais exaucée. « Oh ! facilement », me répondit-il. J’invitai donc plusieurs de mes amies à s’unir de loin à la neuvaine que j’adressai à Mme Carré de Malberg. Dès le lendemain, un mieux se produisait dans l’état de la malade ; ce mieux s’affirma les jours suivants d’une manière si sensible que les médecins et les religieuses garde-malades avaient peine à y croire et m’en témoignaient leur étonnement. A la fin de la neuvaine, la malade digérait le lait en quantité suffisante, se soulevait elle-même sur son lit, manifestait en un mot le retour à la vie et bientôt à la santé. Au bout de quinze jours, malgré son âge (64 ans) et son état de si grande faiblesse, elle entrait en pleine convalescence et nous pouvions la transporter à la campagne pour lui faire respirer le grand air. J’ai touché du doigt la puissante intercession de Madame Carré de Malberg et c’est pour moi un devoir de reconnaissance que de l’attester bien haut, puisque c’est par elle que nos prières sont montées vers Dieu.” (Paris, 1908)
“Notre petite fille de 8 mois était hospitalisée, atteinte d’une toxicose gravissime, la température montant à plus de 42°. Le lundi soir, le docteur nous autorisait, mon mari et moi, à rester au chevet de l’enfant, craignant qu’elle ne passe pas la nuit. J’assistai alors à une véritable agonie : les bras attachés aux barreaux du lit (à cause de la perfusion) la petite se débattait, agitant sans arrêt sa tête et ses jambes. Son visage livide portait déjà les traces de la mort. Ses mains violettes et crispées étaient raides et glacées. Le souvenir de la vie de Mme Carré me vint alors à la mémoire et je la priai, elle qui avait connu de telles angoisses au chevet de ses enfants, de m’aider à accepter généreusement l’épreuve. J’osais à peine lui demander la guérison de mon enfant, tant son état me semblait désespéré. Un quart d’heure ou une demi-heure après, sa respiration se fit plus régulière et les yeux qui n’avaient pu trouver le sommeil depuis 48 heures se fermèrent. Un instant plus tard, l’infirmière s’approche du lit et me dit : « Mais elle est sauvée, votre enfant, elle a passé le cap de la mort ».” (Digne, France, 1953)