La consécration solennelle de la Société des Filles de Saint François de Sales à saint Joseph eut lieu le 19 mars 1878. Il ne semble pas abusif de dire que saint Joseph, père nourricier de Jésus, a été nommé patron de bien des congrégations pour être plus particulièrement chargé de veiller à « l’intendance ». Les difficultés financières de la Société ont certainement influencé ce choix. Cependant, l’acte de consécration demande plutôt des grâces spirituelles. Saint Joseph, patron de la vie d’oraison, de l’Église, de la famille chrétienne, de la bonne mort est invoqué sous tous ces aspects. Nous lui demandons en effet, « la fidélité à la grâce, … l’union intime avec Jésus, … la profonde humilité de cœur, … le succès auprès des âmes », que Jésus soit « partout et toujours le principe comme la fin de nos pensées, de nos actions, de nos désirs et de notre amour ». Nous demandons enfin de « rendre notre dernier soupir dans les saintes ardeurs de la charité. » (cf. Formation d’approfondissement de notre vie salésienne)
Nous vous donnons rendez-vous en février et mars pour lire la suite de la présentation de saint Joseph, notre protecteur, faite par le père Corrignan. Nous y relirons avec profit, toutes les citations de saint François de Sales avant de reprendre la prière à saint Joseph.
Nous remercions le père François Corrignan pour sa contribution au site.
Dans sa Lettre Apostolique du 8 décembre 2020, le Pape François écrit : «après Marie, Mère de Dieu, aucun saint n’a occupé autant de place dans le Magistère pontifical que Joseph, son époux. »
Pie IX le déclare Patron de l’Église catholique (8 décembre 1870), Pie XII le reconnaît comme Patron des travailleurs (1er mai 1955), Jean-Paul II en fait le Gardien du Rédempteur (15 août 1989), et le peuple l’invoque comme Patron de la bonne mort (CEC 1014).
Au 17e siècle, Joseph est bien présent dans la vie et la pastorale de François de Sales. Il suffit de parcourir ses écrits pour voir le grand amour qu’il avait pour lui.
Les deux Joseph de la Bible
« Le héraut (crieur public) crie devant Joseph (Gn 41, 43) : « Que tous fléchissent le genou devant lui. » Et moi aussi devant notre Joseph, je voudrais m’attribuer l’office de héraut. Personne ne doute, d’après saint Bernard, qu’il ne soit plus grand que le premier Joseph.
Voici les privilèges de l’ancien Joseph : « Tu seras préposé à ma maison, et quand tu ouvriras la bouche pour commander, tout le peuple obéira ; c’est par le trône royal seulement que j’aurai sur toi la préséance. »
Or, saint Joseph fut le vicaire et le lieutenant de Dieu le Père, chargé de sa famille et gouvernant le Fils de Dieu et la Mère de Dieu. Quoique ce peuple fût bien petit en nombre, nul ne l’égala pourtant en mérite. Que Joseph ait été préposé à cette maison, c’est de toute évidence ; c’est à lui, en effet, que l’Ange apporte le message de la fuite et du retour. Et saint Luc dit explicitement du Christ qu’«il leur était soumis ». L’ancien Joseph fut appelé « sauveur du monde » ; le nôtre fut le sauveur du Sauveur du monde. » (Sermon, 19 mars 1612, EA ,86-87)
Plusieurs noms
« Il fut chéri de Dieu et des hommes, et sa mémoire est en bénédiction » (Si 45, 1).
Voici que parmi bien des sujets se présente la mémoire du bienheureux Joseph (19 mars 1614), objet de dévotion pour vous et pour moi. Mais avant de commencer, prions la plus aimable, la plus aimée et la plus aimante Épouse, afin que nous puissions parler du plus aimable, du plus aimé et du plus aimant Époux.
Trois noms sont donnés à saint Joseph dans l’Évangile ; car il est appelé « Époux de Marie », « Père » du Christ (par la bienheureuse Vierge : ton père et moi nous te cherchions, tout affligés) et « homme juste »… (Sermon, EA 8,130)
« Le juste fleurira comme le palmier. » (Ps 91, 13)
« Quelle sainte et aimable solennité, mes auditeurs ! Quelle église (temple) sainte et digne de vénération, dédiée à un saint et aimable Patriarche ! O saint Joseph, « je ne sais de quelles louanges vous honorer, parce que vous avez pressé dans vos bras Celui que les cieux ne peuvent contenir. » Et voici le premier éloge que ce jour met en lumière et que chante l’Église dans l’Office de la Messe : « Le juste fleurira comme le palmier. »
A la vérité, ce texte s’applique à tous les justes, mais surtout à saint Joseph, qui voila (cacha) de son humilité toutes les vertus qui le rendaient juste. C’était un homme alors inconnu : « Vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ». Oh ! quelle humilité dans votre Évangile : » (Sermon, 19 mars 1621, en l’église du noviciat des Pères de la Compagnie de Jésus, EA 8, 397-402)
Prière à Saint Joseph (19 mars) Saint Joseph, Patron de l’Église Universelle, époux de Marie et père adoptif de Jésus, tu détiens les trésors de la Sainte Trinité. Nous voulons, en ce jour, te dire toute notre reconnaissance pour la constante protection que tu accordes à notre Société et à chacune d’entre nous. A toi, notre bienfaiteur, nous confions toutes nos activités, toutes nos démarches. Patron des âmes intérieures, obtiens-nous d’imiter ta fidélité à la grâce, ta profonde humilité de cœur, ton union intime à Jésus, et à la volonté du Père. Toi, notre modèle dans le travail, aide-nous à accomplir nos tâches quotidiennes dans l’attention à nos frères. Toi, dont toute la vie a été consacrée à Jésus, bénis et consolide toutes les activités de notre Famille Salésienne, dont le seul désir est de vivre de l’Esprit de Jésus. Permets que notre propre vie lui soit si bien consacrée que partout et toujours il soit le principe et la fin de nos pensées, de nos désirs et de nos actions. Obtiens-nous encore d’achever notre vie dans l’amour, nous abandonnant, comme toi, entre les bras de Jésus et de Marie. Amen.