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Fête de la Nativité de la Vierge Marie

La fête du 8 septembre est très ancienne. Si elle a été célébrée très tôt à Constantinople et à Jérusalem, elle a pris forme à Rome au VIIème siècle. De cette manière, l’Église a voulu reconnaître et vénérer la plus haute sainteté humaine, celle de la Vierge Marie. De plus, cette fête de la Nativité nous ramène à l’origine car Marie inaugure l’économie du salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes.

Le projet de Dieu

Marie occupe donc une place toute particulière dans l’économie du salut. Mais pour comprendre, il nous faut revenir à l’origine. Quelle était la condition originelle de l’homme dans le projet de Dieu ? Ce qui entraîne une autre question : qu’est-ce que le péché a modifié ?

À sa création, l’homme possédait déjà une certaine perfection : toutes ses facultés étaient ordonnées à Dieu. Son intelligence le rendait capable de connaître son Créateur, sa volonté orientait tout son être vers Lui et sa mémoire lui permettait de Le contenir. Tourné vers Dieu, l’homme possédait, dans sa nature même créée à l’image de Dieu, toutes les vertus. À condition, toutefois, qu’il ne s’éloigne pas de Dieu comme il en avait la liberté.

L’origine sainte de Marie

Par leur péché, Adam et Eve se sont détournés de la voie où Dieu les avait placés à sa création. Le péché des origines a donné une orientation à l’humanité. Le mal se propage : chaque génération transmet à la suivante un certain nombre d’aliénations, de complexes et de déséquilibres.

Mais avec Marie, commence une nouvelle création. “Nouvelle Ève, plus jeune que le péché” (Bernanos), elle recommence à neuf l’aventure humaine. Conçue dans un monde de péché, elle est créée exempte de péché. Au moment de la conception de Marie, Dieu a brisé le cycle infernal du péché !

« Dieu préserva sa glorieuse Mère de l’esclavage originel. Il lui donna le bonheur des deux états de la nature humaine : l’innocence que le premier Adam avait perdue, et la sublime rédemption que le second devait lui acquérir. Après quoi, tel un jardin de choix destiné à porter le fruit de vie, elle fut rendue florissante en toutes sortes de vertus. » (TAD II, 6, § 163)

La première des rachetés

Dieu voulait sauver l’humanité de l’intérieur et non par un secours jeté d’en haut. Il voulait la secourir non comme un étranger, mais avec son propre Fils, vrai homme et vrai Dieu. La mission de Marie est donc de rattacher le Sauveur à la race humaine.

« Entre toutes les femmes, [Dieu] élut Notre-Dame, la très sainte Vierge Marie, par laquelle le Sauveur de nos âmes non seulement devait être homme, mais devait être aussi l’enfant du genre humain. » (TAD II, 4, § 152)

Marie est toute sainte. Exempte de toute faute personnelle et héréditaire, elle est comblée de grâces. Établie dans l’amour au point de ne jamais pouvoir pécher, elle demeure immaculée.

« Le cœur de la Vierge Mère demeura perpétuellement enflammé du saint amour qu’elle reçut de son Fils. » (TAD III, 8, § 296)

Son amour était tel qu’il surmontait infailliblement le péché. Rachetée au moment de sa conception, Marie fut continuellement rachetée en étant gratifiée de grâces rédemptrices qui la rendaient capable de ne pas défaillir. Il s’agit d’un privilège, mais d’un privilège accueilli constamment. En elle, la puissance de Dieu fut au service d’une générosité accrue et d’un effort constant.

Père Patrick-Marie FÉVOTTE

Ouvre à tes serviteurs, Dieu très bon, tes richesses de grâces ; puisque la maternité de la Vierge Marie fut pour nous le commencement du salut, que la fête de sa nativité nous apporte un surcroît de paix. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

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